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Swampy Bay River
1975

Notes ajoutées en mai 2015.. ce que je me souviens.. d'il y a 40 ans..
EN NOIR c'est ce que j'avais écrit dans mon petit carnet chaque soir, en tenant une chandelle dans la main gauche et en ayant déjà les pages avec les dates et les places pour les distances et températures etc. Une petite page recto-verso par jour.  de Schefferville à Kuujjuaq..


Carte Topo 1/250,000 24K, 24F, 24C, 23O, 23J. ( JF avait la version 1/25,000 )

Équipes
Jacques F. & Jim H.
Mary-Lou Szoka & Richard H.
Kathy M. & Stefan M.
Linda C. & Jean L.

Départ : 19 juillet '75
Arrivée : 8 août '75

Total : 325 miles (523 km)

mon canot : St-Maurice en fibre de verre, 16 pieds, rouge, je l'appel "Ch'totem"


ma tente : petite "A-frame pop-tent" orange populaire pas cher dans les années '70.. genre un poteau en avant, un en arrière,

pas de toit double. Nous avons une bâche pour "patenter" un toit double chaque fois qu'on le peut.

Transport :
Montréal -> Schefferville : Québec Air (6 personnes) Auto & Train (2 personnes) K&S avec canots
Fort Chimo -> Montréal Nordair (8 personnes)

Déjeuners (sur le tableau : entre parenthèse c'est la prévue. date) pour Richard, moi, Jacques & Jim (date) Richard s'occupait des collations, mais il a apporté beaucoup trop de "bonbons" à mon goût. Jim apportait les lunchs et Jacques les soupers.

  (20) œufs-bacon

 (21) œufs-bacon

  (22) bines

  (23) crêpés

  (24) gruau spécial

  (25) œufs déshydratés

  (26)Kornflakes

  (27) gruau

  (28) semoule de blé

  (29) œufs déshydratés

  (30) gruau spécial

  (31) Shredded Wheat

  (1) gruau

  (2) semoule de blé

  (3) granola

  (4) gruau spécial

  (5) crêpes

  (6) granola

  (7) Shredded Wheat

  gruau spécial

  semoule de blé

  Kornflakes

  gruau

  gruau spécial

1) Samedi 19 juillet 1975
Départ :  Montréal 9:00 am
Arrivé :  Schefferville 1:55 pm
Départ :  Lac Vachers 5:30 pm
Arrivé :  Lac Gunshot 8:00 pm
Distance : 5 miles / 8 km
Météo : soleil -> averses / orage

Dans l'avion, Jim raconte que ça fait 2 ans que Jacques prépare ce voyage. La rivière Caniapiscau avait été choisi parce que une grande partie de son débit devait être détournée vers des installations d'hydro Québec pour de l'électricité, et 1975 était une des dernières années qu'on pouvait voir toute la splendeur de la Rivière.  Moi, ça fait seulement quelques semaines que je suis dans le groupe. L'équiper de R a dit qu'il ne pouvait plus y aller et R m'a demandé si je voulais y aller avec lui. Je ne le connaissais que d'une fin d'semaine sur les 21 miles de la rouge qui n'avait pas très bien été, mais le niveau d'eau était tellement bas que beaucoup de canots avaient percés. Environs 3 ans plus tard, je racontait l'histoire à des gens du Club de canot, et un des gars m'a demandé qui était le gars avec qui j'y suis allé, et quand je lui ai dit, il m'a raconté que c'était LUI qui devait y aller et que la raison qu'il n'y été pas allé, c'est qu'il n'avait pas confiance que R était assez bon en canot pour que ce soit sécuritaire!!!!.  Québec Air arrête à Québec, Mont-Joli, Sept-Îles et Wabush avant d'arriver à Schefferville ou nous rencontrons Kathy et Stefan. Après quelques emplettes à LaBaie, nous partons en camion vers le Lac Vachers. (Gino Bravo Schefferville transport 50$) 

Il ne pleut pas encore. À défaut de diné nous mangeons de la poussière dans l'box du camion. arrivé au lac, tous l'monde trouve qu'il y a trop de bagages, mais finalement, après une baignade sans costume et sans gène de  Stéfan, nous partons. R & moi avons 3 sacs à dos.. un grand jaune avec armature extérieur qui pèse 75 lbs et 2 plus petits de 45 et 55 lbs.

D'abord J&J puis M&R. Les autres nous rejoignent pendant que Jacques renvoi une petite truite à l'eau. Il y a de la pluie, du soleil, des arcs en ciel et des mouettes. Le temps s'empire -> orage.

Nous installons le camp sous la pluie avec l'aide peu apprécié des mouches noires et des moustiques. Le souper est bon, et nous dormons au sec. Jim n'a jamais vu autant de mouches, moi si, Ma première descente de rivière en canot de 4 jours, lors du stage d'Initiateur en Canot-Camping était sur la Rivière Sainte-Marguerite parallèle au Saguenay en 1973 et j'en suis revenue avec des "bracelets ensanglantés" de morsures de mouches noires autours des poignets.. entre les manches d'imperméable et les gants. mais je ne les endures pas plus. On avait toujours entendu que les moustiques étaient attiré par le noir.. Jacques était en pantalons beige et chemise pâle.. mais quand on est habillé en pâle.. après quelques jours au grand air.. ce qui est le plus foncé.. c'est nos mains et notre visage! Les Amérindiens, eux.. portaient des tuques noirs et de chemises carottés noir et rouge.. donc ils avaient des mouches et moustiques sur leur tuques et dans le dos, mais pas sur leur visage!  mais bon, ce n'est pas miraculeux.

Nous accrochons seulement 2  sacs dans les arbres. il fait trop noire. Plus l'expédition avancera moins on accrochera les sacs dans les arbres, par fatigue, mais aussi parce que les arbres seront de plus en plus petit en montant vers le nord.

Jim fait beaucoup de jeux de mots, des calembour, mon français était quand même moins bon il y a 40 ans. Je venais de terminer le CÉGEP  à Dawson, en anglais..en technique de loisirs..Community Recreational Leadership Training, et j'allais commencer en septembre à travailler au centre sportif ( Centre Immaculée-Conception, maintenant le Centre Sablon) où j'avais fais mon stage .. à enseigner l'éducation physique à des élèves d'une école privée qui n'avait pas de gymnase... et à vivre en français.. et blague sur les moustiques dans la soupe car Linda est végétarienne. Il n'y a pas une minute où nous n'entendons pas le bourdonnement des moustiques. Je ne me souviens plus si je le dis plus tard.. mais une fois.. j'étais dans la tente, il pleuvait, on était campé proche de chutes dont on entendait le ronronnement par dessus la pluie, mais pardessus tout ça.. on entendait le bourdonnement des moustiques!

2) Dimanche 20 juillet 1975
Départ : 9:30 am
Arrivé : 4:30 pm Swampy Bay River
Distance :  19 miles / 30,5 km
Météo : pluie, pluie, pluie

Richard a oublié de fermer la porte comme il faut, alors toute la tente est noire de moustiques et de mouches noires. Je n'suis pas "vraiment" faché contre lui, mais quand même.. quels autres gaffes allait-il faire? Le déjeuner se passe lentement et le bacon est bon entre les bouchées de mouches.

R&moi sommes les derniers à partir et presque toute la journée. Il attrape un brochet juste comme on rattrapait les autres. Comme il ne peut décrocher le poisson (ça lui prends 20 minutes) nous nous retrouvons encore les derniers. Là je n'aime pas trop ça.. être dernière..

Nous prenons un snack vers midi et continuons jusqu'au soir. Le canot de K&S aluminium 17' est très beau à voir mais fait un bruit fort sur les vagues. JF avait décidé de ne pas arrêter à midi et malgré que les 2 couples n'aimaient pas ça, il n'y a pas de grabuge. Les deux couples ont déjà fait des expéditions ensemble et sont très zen, je les aime bien déjà.  Quand nous commençons à penser qu'on ne trouvera pas la cabane du bout du lac (qui nous a été indiqué par un gars de Schefferville) nous y arrivons, enfin.

    La journée était un peu dur. R n'a pas le coup en "J" ben comme il faut. Il dit que le lac devait avoir 10 miles de long (il en avait 6). Il ventait un peu seulement.

Le camp où nous restons est un camp de pécheurs (justement il y en a 3 qui partent). Entre le salon et la chambre les équipes font des shifts pour le souper. Nous avons un peu plus de temps à parler de nous-mêmes. JF parle de problèmes dans le club. Il est président du club de Canot Les Protageurs. Je ne suis pas sur d'être d'accord avec lui. Richard ne parle pas. Les deux parents de Kathy sont aveugles.  On se demande s'il y a des souris.. comme on est 8 on est couchés un peu partout.. mais on ne se fait pas réveiller et on n'en voit pas.

C'est un drôle d'atmosphère. J'aimerais être avec quelqu'un que j'aime. Par contre, quelques années plus tard, j'apprends ce que c'est que de faire des descente de rivière en situation dangereuse, avec quelqu'un que j'aime, et décide que je ne veut PAS vivre ça.. oui, c'est bien de partager.. mais avoir peur de perdre celui qu'on aime, non.

C'est toute une expérience qu'on commence et c'est seulement maintenant que je réalise dans quoi que je me suis embarquée. Probablement que Richard aussi l'a juste réalisé maintenant, et même  a regretté de s'être embarqué dans l'aventure, mais il y avait une sortie, et c'était en avant.

3) Lundi 21 juillet 1975
Départ : 9:00 am
Arrivé : 6:30 pm Lac Lefer
Distance :  23 miles / 37 km
Météo : beau beau beau

Nous commençons la Swampy. C'est magnifique. JF remarque que R ne travail pas bien fort sur l'eau calme. Dans les rapides de trois miles nous dessalons (renversons) parce qu'on était trop proche du canot de K&S. J'avais voulu arrêter mais R disait qu'il n'y avait rien là. JF dit que R ne gardait pas le canot droit et qu'il a arrêté d'avironner. R perd sa canne à pêche et est en beau maudit. Ça le met de mauvais humeur. Il chiale que je n'arrive pas à écrire le numéro des photos que je prends. J'ai perdu la feuille de numéro pour mon premier film. Je suis de bonne humeur même si on se chicane un peu à midi. Je ramasse du thé du Labrador. Nous montons un sentier sur une colline pour voir la rivière de loin. Depuis 2013 j'ai un appareil de photo 12 mégapixel à l'épreuve de l'eau et des chutes.. mais en 1975 j'avais juste apporté un petit  appareil argentique 110 mm qui a prit de l'eau bien vite .. j'ai seulement quelques photos. Jean L devait me donner des copies de ses photos, mais en 10 ans après l'expédition que j'ai essayé d'en avoir, il n'a jamais voulu, ayant trop peur d'envoyer ses négatifs pour faire faire les copies .

  Hé oui.. c'est fini mes photos..c'est tout ce que j'ai.

Cette après-midi je m'assois en arrière du canot. Je n'ai pas tellement d'expérience en arrière, mais je fais mon coup en J assez bien, et sur de grosses rivières comme celles-ci, c'est surtout de garder le canot où on veut, qui est le rôle de la personne en arrière, il n'y a pas tellement de roches à éviter. Ça va  beaucoup mieux et nous sommes 2e du peloton. Nous faisons même un détour à un camp où je ramasse 2 plumes. Nous continuons à une bonne allure. JF pêche au Lac Lefer et attrape 2 beaux poissons que nous dégustons le soir. Il aimerait que je reste en arrière dans l'canot tout le temps, même si dans les rapides, où R n'a pas d'expérience en avant, car il (JF) a peur des "cravates". ça c'est quand un canot arrive de côté sur une roche, et s'enroule autour de la roche. R parle beaucoup cette après-midi. Il ne trouve pas que d'avoir du technique est important. humm..

Tous excepté JF nous nous baignons (à poile). Je reste le plus longtemps. Le coucher du soleil est fantastique. À part du paysage, ce que les couchers de soleil ont de spécial, c'est la durée.. des heures de ciel orangé.. La tente est bien mieux montée que la dernière fois et R est surpris. Je patente un double toit et mets les sacs de nourriture dans les arbres.  

4) Mardi 22 juillet 1975
Départ : 8:40 am
Arrivé : 6:45 pm île sur le Lac Wachwach
Distance :  20 miles / 32 km
Météo : beau

Nous faisons un bon millage malgré qu'on a avironné toute la journée contre le vent, ceci après des rapides et de la cordelle. Je pense que je parle un peu trop. Richard doit être tannée de m'entendre lui demander de faire des affaires, mais sans ça, il ne fait rien. Ce matin; je fais le déjeuner, je plie la tente et le toit double et je pacte 2 des pacs-sacs. De toute façon à midi je décide d'essayer de ne plus lui dire quoi faire et on verra bien ce qui arrive.

S&K sont un beau couple. Ils sont bien l'fun. Ils sont très sympathiques, indépendants mais sociable, intéressants et intéressés. C'est beau de voir le canot de 17' filer d'un bon rythme et ils riaient beaucoup.

J'ai beaucoup aimé faire du lac, et le lac Wachwach est magnifique.   Nous nous sommes arrêtés quelques fois ce matin et cette après-midi. Nous dinons sur des roches dans le vent et je me sauce à l'eau en revenant d'être allée chercher du bois dans les swamps.  Chacun de nous, sauf Stéfan, à un moment donnée n'en pouvons plus des moustiques.. Aujourd'hui, c'est à mon tour. J'avais mon filet contre les moustiques pour aller chercher du bois dans les marécages, mais des moustiques étaient entrée dessous. Elles n'essayaient pas de me piquer, mais de sortir du prison et de la chaleur de mon halène, mais elles m'énervaient. Pendant que les autres faisaient un feu pour le lunch, je me déshabille pour me cacher quelque secondes sous l'eau et penser " les moustiques ne peuvent pas me rejoindre ici" l'eau est à 55° F  (13°C), l'aire ambiant environs la même chose. En sortant de l'eau, je remets mes sous vêtements, pantalons, 2 paires de bas, bottines,  t-shirt, chemise à manche longue, chandail en laine, imperméable et ceinture de sécurité. J'essors mes cheveux long, remets ma tuque.  je suis ZEN, personne ne me demande ce qui m'a prit.. Je crois bien qu'ils ont deviné,  Le camping est sur une île où les mouches noires ne m'achalent pas mais je n'aime pas les moustiques; leur bourdonnement continuel est incroyable. Il y a pleine-lune et un coucher de soleil magnifique.  On a le temps d'arriver à l'ile, chaque canot en son temps, installer les tentes, préparer le souper, souper et rester un peu au tour du feu pendant que le soleil se couche l e n t e m e n t.

Quand Jean chante "ungaunga" en dansant à côté du feu nous l'appelons le dieu et lui demandons quelle température il fera demain. ( Il a un bon jugement) il répond qu'il fera beau et ajoute avec un accent du sud des états "I payed 15 hundred dollars!" 1,500 $ était le prix que les pourvoyeurs chargeaient pour une semaine de pêche sur la Caniapiscau, et c'était surtout de riches Texans qui y allaient. moi en tout avec l'équipement et l'avion.. ~ 300$ pour 3 semaines.. (à vérifier)

5) Mercredi 23 juillet 1975
Départ : 8:30 am
Météo :  beau

Nous finissons aisément le lac sans vent. Sur l'aire de "Swany River" je chante :

En campant sur la Swampy River
Des mouches, y'en a!
des grosses, des petites qui mordent que piquent
pas d'remède pour ça
Tout le long de la rivière
Vers le Fort Chimo"

Les deux couples portagent une section de rapides que R& moi passons de justesse : R assis en arrière, nous n'arrivons pas à faire un stop-courant à temps et manquons de descendre un gros seuil"

Un peu après nous croisons de grosses vagues (R ne comptait pas que le courant nous amènerait aussi vite) et manquons de faire un sous-marin.

Je retourne en arrière. Le diné est près d'une source. L'après-midi est plus mouvementé mais nous n'avons aucune misère! Mieux vaut que je reste en arrière..

Un portage qui était court sur la gauche est longue et pas faisable à droite, tant pis, on recommence. En fait.. on a fait le portage à droite avec un sac chaque et  on a descendu les autres sacs et les canots du côté gauche de la rivière.. on est revenu descendre les sacs qu'on avait transportés du côté droite avec nos cordes de canot car de ce côté là, 2 personnes attendant en bas, le portage se terminait avec une falaise d'environs 25' (8m).  Nous campons sur de la mousse avec énormément de moustiques. R m'aide un peu plus. J'installe le toit double avec un trépieds en arrière. Jim me dit de pousser R un peu plus. Je ne suis pas d'accord. Je laisse faire. Le poisson de JF est très bon et j'en ai une grosse portion car les autres ont trop de problèmes avec les moustiques.  Moi je suis patiente. Assise sur une roche, avec mon filet contre les moustiques sur la tête et mon assiette sur les cuisses, je coupe un morceau de poisson et avec mon couteau enlève les 2-3 moustiques qui sont dessus. Avec la main qui tient le couteau, j'éloigne mon filet de ma bouche, juste assez pour passer ma fourchette et le morceau en dessous jusqu'à ma bouche. 2 secondes.. mais 2-3 autres moustiques s'y sont collées. Tant pis, ça fait plus de protéines *rire* et puis.. ce n'est pas des mouches graisseuses de la ville. c'est juste des moustiques.

6) Jeudi 24 juillet 1975
Départ : 10 am
Arrivé : 7 pm
Distance :  25 miles / 40 km
Météo : variable -> beau

Nous nous levons tard mais avec un bon courant nous couvrons facilement 20 miles avant le diné sur une plage de roches. Il y a de beaux rapides y compris un RII de 2000' que R& moi réussissons à merveille. Plus tard nous montons une petite montagne (550' de haut). La vue est magnifique mais ce n'est pas possible combien il y a de moustiques. Même avec le vent! Pour une photo de groupe prix par ? Jacques ?  nous enlevons nos filets, et le vent lance tellement de moustiques contre la peau de notre visage que ça fait mal! comme de petites fléchettes. Jacques veux nommer cette montagne "le Mont Portageurs". Je trouve ça un bête. Je ne suis pas tellement "publicité pour le club"  mais bon, s'il veut faire les démarches et que le gouvernement accepte..c'est quand même juste une petite butte .

Nous campons un peu plus loin. Comme je suis fatiguée je me couche tôt. Il y a de faibles aurores et 2 jeunes oies que je manque.

7) Vendredi 25 juillet 1975
Départ : 9:300 am
Arrivé : 6:45 pm  High Falls
Distance :  14 miles / 22 km incluant 2 portages
Météo : 54°F pluie, vents

Nous manquons de perdre le canot quand R retient le canot d'en avant dans une cordelle. Les cordelles sont toujours dangereuses,  quand le courant attrape le canot. le canot doit toujours rester parallèle à la rivière, on ne peut pas se battre contre. Descendre le long de la rive en laissant flotter le canot avec tout l'équipement dedans, en le tenant par les codes.. c'est facile quand la rive est belle et la rivière facile, mais ce n'est pas dans ces moments là qu'on fait de la cordelle. Il pleut. Plus tard dans les rapides après avoir frappé une roche en avant, R tombe à l'eau. Moi j'arrive à redresser le canot en faisant un bon appui. Je dois beaucoup écoper ensuite, Il y a seulement 3 pieds d'eau, et c'était probablement la seule roche qu'il y avait, et R, en avant, ne l'avait pas vu. Tomber à l'eau est une chose qu'on ne fait PAS en canot.. on essaye de donner notre équilibre au canot.. pas notre déséquilibre! moi aussi je suis toute mouillée car j'étais à l'horizontale pour faire l'appui, alors ça ne me gêne pas de lui dire de tenir le canot, avant qu'il ne rembarque dedans pendant que j'écope. J'admets que peut-être ce n'était pas très gentil de ma part, mais MA vie peut dépendre d'une autre erreur de sa part..  Toujours par un temps de cul, nous avons 2 portages. Le premier est court mais le sentier n'est pas claire. Le 2e est d'environs 3/4 de miles. Il est très beau. Les portages, il y en a des beaux et des moins beaux, mais la plupart du temps, quand c'est à cause de chutes ou de cascades, il fini par y avoir un paysage spectaculaire qui vaut bien la peine de se dégourdir les jambes!  Les rapides sont en réalité des chutes. Les cartes topo sont faites à partir de photos aériennes stéréoscopiques et J avait même regardé les photos tout le long des cartes et tout semblait beau, mais quand des chutes sont photographiées d'en amont.. on ne voit qu'une ligne d'eau et si les arbres sur le côté ne suivent pas la dénivellation c'est difficile d'imaginer que c'est des chutes.

Nous sommes toujours les derniers. Nous faisons toujours les portages en deux voyages.. 1er : R le Canot et moi le sac le plus lourd , 2e : R le petit sac, moi le moyen sac. 

La soupe du midi est le bienvenue. Il y a des moustiques malgré la pluie. L 'après-midi nous affrontons le Lac Otelnuk.  Je m'ennuie de P. Je trouve que R n'avironne pas . Nous devons passer en diagonale du sud au nord-west du lac, et au Nord-nord est il y a une petite montagne.Le vent nous vient du côté droite. Les vagues de 3 pieds se croissent. ça me surprends combien nous pouvons passer par dessus les vagues qui nous viennent du côté. Quand on est au creux de la vague.. j'avironne à l'horizontale! et quand on est sur le haut de la vague, je dois aller chercher l'eau loin au creux. L'eau passe à 2" des plat-bords mais comme le canot peut "entrer dans la vague de côté" il reste droit. pas comme une chaloupe à fond plat que pencherait avec la vague. C'est un grand lac et par bouts j'ai peur, ou presque.

Il n'arrête pas de pleuvoir. Je n'ai qu'un t-shirt et une blouse sous mon imperméable qui ne vaut rien sous une telle averse. La ceinture de sécurité m'aide à ne pas avoir trop froid. Nous campons sous la pluie au portage des High Falls. Le soupé traine longtemps mais je le feu est chaud. Ça ne vaut pas la peine de mettre des vêtements secs. Ils ne le resteraient pas de toute façon. Le vent est fort & froid, Le bois est pourri. Pendant que Jacques et Stéfan allument le feu. Je pense à ceci : "Le vent est au feu ce que l'absence est à l'amour, il éteint le petit, et ranime le gros"

J'ai commencé mes règles aujourd'hui. Je pense que je ne les ai jamais eu aussi fortes.

J'avais raconté ceci dans un texte dans mes premières années de page web.. ~1998 , je crois que ça mérite d'être re-affiché ici :

Sur la Caniapiscau, bien au nord de Shefferville, nous cherchons le début d'un portage qui nous permettra d'éviter des chutes de 25 mètres. Deux canots chaque côté de la rivière. De notre côté, nous nous avançons lentement le long des berges couvertes d'aulnes qui nous empêchent de débarquer. Katy et Stéphan dans leurs 17" en aluminium sont 10 mètres devant nous. Richard et moi suivons en vérifiant s'il n'y aurait pas un sentier caché sous les arbres.

Soudainement nous réalisons que Katy et Stéphane sont pris dans le courant accélérant des chutes.. Ils ont réussi à se retourner et avironnent puissamment pour essayer de se dégager du courant qui les attire. L'eau sous leurs canot est lisse comme un miroir noir. Même les vagues ne s'aventurent pas aussi proche des chutes.. Parfois ils gagnent du terrain, parfois c'est la rivière qui est plus forte....et on ne peut pas les aider. Même en mettant nos vies en danger il n'y aurait pas de moyen de les aider.. car les aulnes viennent pardessus la rivière. Nous sommes totalement impuissants. Tout ce qu'on peut faire c'est regarder et prier.

Pendant les 20 minutes les plus longs de leurs existence ils se battent pour leurs vies. Ils avancent de dix pieds, reculent de cinq. Ils doivent rester le plus proche possible de la berge, car vers le centre le courant les avalerait dans le temps de le dire, mais les aulnes leurs défendent de toucher à la terre ferme qui serrait leur salut.. Pendant 20 minutes j'imagine mon sourire, ma joie de les voir sains et saufs, je ferme les yeux et serre les dents comme si ma force pourrait les aider. Je me dis que s'ils réussissent à s'en sortir je vais sauter de joie comme quand j'ai été sélectionnée pour un tournoi d'escrime à Istanbul ou crier de bonheur comme quand j'ai gagné le championnat junior du Canada. S'ils réussissent à s'en sortir je vais les embrasser, leurs dire que je les aimes et que j'ai eu terriblement peur de les perdre....

Finalement on voit qu'ils réussissent à vaincre les chutes.. L'eau sous leur canot est plus gaie, moins agressive.. Je me prépare à les accueillir., quand je réalise que tous ce qu'on peut dire à un moment pareil est toute à fait superficiel et ne peut s'approcher de nos sentiments. Leurs canot longe maintenant le notre et on se regarde. Même pas un mot, ni eux , ni nous, Seulement nos yeux qui se croisent longuement, profondément. Notre respiration est lourde.. à peine le début d'un sourire pendant que nos yeux se disent tout. Il y a encore un portage à trouver...... la vie continue, ....dieu merci, la vie continue.......
(fin)

8) Samedi 26 juillet 1975
Départ : 10:00 am
Arrivé : 5:00 pm
Distance :  4 miles / 6,5 km
Météo : pas beau

Une autre journée qui est dans l'toff. Nous commençons par un portage de 2,5 miles qui dure environs 6 heures. Il pleut de temps en temps et nous avons de la difficulté à trouver la piste car il y a beaucoup de pistes de caribou un peu par tout. Je trouve que Richard n'est pas mauvais dans les portages Je ne suis pas certaine que je le lui ai dit.. même s'il est de mauvais humeur quand il est fatigué.

Les chutes sont magnifique ainsi que la vue partout. Un petit snack de fromage de Katy et Linda nous fais énormément de bien.

Nous continuons les rapides et puis de la cordelle dans l'eau profonde et froide. Finalement nous descendons les rapides en sous marin. Je voulais faire un bac. R ne voulait pas. so.. nous ne l'avons pas fait. J'aurais dû insister,  Je descends les prochaines rapides accroché au canot de K&S et R les descends avec le canot.  Par un temps de 48°F ce n'est pas chaud. Nous campons bientôt après, et avec un bon feu pour moi ça va. Richard a perdu son net à mouches. Ma caméra est toute trempée. Je me couche vers 9:30. Nous avons une grosse journée demain.

9) Dimanche 27 juillet 1975
Départ : 10:30 am
Arrivé : 6:30 pm Lac Chakaunipau
Distance :  ??
Météo : 54°F variable

Nous démarrons très lentement. Je roule la tente après avoir paqueté le déjeuner. Richard ne fait pas grande chose. Nous avons quelques rapides que nous passons bien. Le portage aujourd'hui est court mais je suis la piste trop loin et perd de vue les autres. La piste est très évidente et J pensait que je l'avais vu débarquer de la piste et aller vers la rivière, mais mon sac est lourd et je regardais par terre. La rivière devient plus calme et je ne comprends pas pourquoi on ne recommence pas en canot.. Je commence à penser que je suis en avant des autres.Je met mon sac à un endroit visible de la rivière La rivière est très étroite et il y a un rocher plat de 3m x 3m qui coupe un quart de la rivière, et dans une forêt d'épinette il y a un grand tronc de bouleau mort qui est par dessus venant de l'autre rive, Je suis certaine que c'est impossible de manquer mon sac à dos jaune là où il est. et je retourne aux chutes. Les autres y sont. Ils s'inquiétaient pour moi. Je pleur un peu pare que Jim me cri après. Je comprends bien qu'il a peur que j'ai perdu mon sac à dos, en fait, il ne me connait pas assez pour savoir que c'est certaine que je l'ai mis à un endroit sécuritaire, et que je sais l'importance de ce qu'il y a dedans.. pour tout le groupe. Stefan dit que tant que je ne suis pas perdu ça va. J&J continuent les rapides bien vite et les autres n'aimaient pas ça. Jacques se pense bien bon. K&S ont un peu de misère. Ils pivotent 2 fois sur les roches et n'arrivent pas à faire un tournant à une autre place.  Nous campons finalement au 2e partie du Lac Chakaunipau. Le coucher de soleil est magnifique. Souvent le soleils sort pour se coucher. Je nettoie 2 des 4 poissons de Jacques et nous les mangeons avec du riz. C'est délicieux mais R n'aime pas ça. Il se couche sans souper. Il est écœuré des moustiques. Je vais peut-être essayer de lui patenter un filet avec la moitié du mien. S'il fait  beau demain c'est une journée OFF. Il pleut en ce moment.

10) Lundi 28 juillet 1975
Départ : 10:45 am
Arrivé : 7:30 pm
Distance :  15 miles / 23 km
Météo : 62°F pluie-> soleil

 À cause de la pluie tous le monde se lève  tard. Pour une fois R & moi réussissons à être prêts en même temps que les autres. La journée est longue, beaucoup de cordelles, rapides, portages et lacs exemples :  croquis de gauche

beaucoup de cordelles, rapides, portages et lacs. et K&S doivent travailler fort à deux reprises :

sur le croquis de droite  : K&S doivent travailler fort à deux reprises car  1) (A)  ils vont trop loin vers les rapides et 2) (B)  ils doivent se retourner dans leurs canot quand ils font un stop-courant involontaire . Ça parait qu'ils sont habitués ensemble.. 2) 'ils sont placés avec la proue du canot vers l'amont et ne peuvent tourner leur canot au complet, chacun se tourne sur son siège de façon à ce le le derrière de leurs canot servent de devant, et ils reprennent leurs chemin le temps de se sortir des rapides. 

Les portages sont assez claire mais Richard et Jean sont très fatigués tandis que l'entorse à la cheville de Jacques va mieux mais il ne fait qu'un portage simple. Je viens d'apprendre que Jacques avait une entorse, il ne voulait pas montrer qu'il était blessé, ni nous inquiéter.

Nous dînons sur des rochers au bord du Lac Minoween et il n'y a presque pas de moustiques. Nous n'arrivons pas au Lac Patu ce soir mais campons près de grosses rapides suivi de chutes. Pas de journée OFF demain (peut-être une demi- journée) Il y a beaucoup de moustiques et de mouches noires dans la tente.

11) Mardi 29 juillet 1975
Départ : 9:15 am
Arrivé : 3:00  pm Lac Patu
Distance :  4 miles / 6,5 km
Météo : chaud -> soleil -> pluie

Après une très bonne nuit nous partons d'un bon pied sur le portage. Il n'est pas difficile de le trouver car la forêt était brulé. (il y a assez longtemps, mais il est difficile à suivre. Jim & moi passons en avant pour marquer les arbres. R nous rejoint. nous arrivons à la rivière mais il reste encore un bout à faire. Nous laissons nos sacs et retournons voir les autres. Jim qui est trop pressé perd la piste. R& moi le suivons sur un grand détour mais arrivons quand même aux bagages. Les autres ont continués. R& moi reprenons le reste du bagage et finissons le portage. Jim doit travailler en double car Jacques a encore son entorse.

Stefan s'est coupé le doit en tombant ce matin. Ses bottes de caoutchouc sont glissantes, nous arrivons 3 miles après le portage, au Lac Patu, enfin. Le temps de prendre le lunch il est 3 heures, et de monter la tente, il commence à pleuvoir. l'après midi OFF Richard & Jacques restent dans la tente. Jim essaye de pécher. L'autre groupe se beigne. Je me lave complètement. ça fait du bien mais l'eau est très froide. Après le portage Jean est de mauvais humeur. Il arrive même à se chicaner avec Linda.

Le soir je reste au feu avec les 2 couples sous la pluie et ils m'offrent du pudding aux cerise qui est délicieux.

12) Mercredi 30 juillet 1975
Départ : 10:15 am Lac LeMoyne
Arrivé : 6:45 pm
Distance :  14 miles / 22 km
Météo : pluie

Je me lève de bonne heure pour panser mon pied car j'ai une mauvaise ampoule. Jim est déjà levé, comme d'habitude. R&moi sommes les premières prêts!

Nous traversons le lac Patu pendant que J&J chantent et font les fous tout le long (iE: Mailda) Les 2 couples nous rejoignent de l'autre côté.  Le portage de 2,5 miles n'est pas trop difficile à trouver ni à suivre car malgré que la forêt est brulé, la piste est claire. Nous la faisons de différentes façons. :

Nous comptons 1000 pas et déposons notre charge, allons chercher le reste. Quand nous arrivons à notre arrêt, nous changeons la charge pour reprendre la première charge .. c'est ce qui s'appel "changer le mal de place!" et on se repose souvent.

J&J semble commencer comme nous, mais finalement ne change pas de paquet.
Richard y va directe.. c'est long, il doit quand même arrêter quelques fois

Arrivés au bout, les 2 couples mangeant en haut d'une falaise avec des moustiques. J&J font un feu sur la grève en bas. J'ai les bleus un peu, je me sens seul. J'ai réalisé aujourd'hui que ce voyage aura une fin et à part de revoir P je n'ai pas bien envie de retourner à Montréal. Jim ne veut pas m'aider avec son canot. (R n'est pas arrivé) à traverser un ruisseau et je dois me mouiller jusqu'aux cuisses. J'ai très froid. Je n'ai pas envie de parler à J&J et ils se demandent ce que j'ai. Les 2 filles viennent se réchauffer au feu. R arrive et il est en maudit car je ne veut pas re-traverser le ruisseau pour l'aider à attacher les sacs. Nous continuons quelques rapide et de l'eau bien vive. "Enfin" le Lac Lemoyne. "Enfin" car les autres ont bien hâte d'arriver au fort McKenzie. Depuis 3-4 jours qu'ils en parlent., surtout Jacques. Moi je n'ai pas hâte, car ça signifie que 2/3 du voyage est fini. Il fait très froid surtout avec le vent. Je mets mes long-Johns pour dormir. En générale je mettais mes bas entre mes cuisses pour la nuit pour les sécher.. ça fait froid pour s'endormir, mais au moins le matin j'ai des bas sèche à mettre dans mes bottines mouillées.

13) Jeudi 31 juillet 1975
Départ : 9:00 am
Arrivé : 1:30 pm  Fort McKenzie
Distance :  10 miles / 16 km
Météo : nuageux -> pluie

Katy est en arrière de son canot. Jean est en maudit que nous n'arrêtons pas diner plus tôt. Moi aussi malgré que je suis bien contente d'arriver. Un hydr- avion s'arrête pour nous dire bonjour, c'est un pilote de Schefferville que K avait rencontré. Elle lui avait demandé de nous "checker" s'ils nous voyait car il faisait souvent le voyage Schefferville - Fort Chimo. Il dit qu'il y a 2 groupes qui nous suivaient, un de 1 canot et un de 2 canots.. moi je me dis que ça doit être 1 groupe de 3 canots avec de la distance entre le 1er et le 2e canot, car ce serait bien dangereux d'être juste 1 ou 2 canots en gros expéditions, et encore plus dans les années '70s qu'on avait moins d'équipement high-tech.

Au Fort C'était un ancien poste de traite de la Compagnie de la Baie d'Hudson , en fait ..j''en ai une photo dans ma collection sur PINTEREST Il y a seulement un cuisinier qui fait le manger pour des groupes de géologues qui campent dans le coin. Le fort est ravitaillé une fois par semaine, et le cuisinier prépare les repas pour la semaine pour les géologues qui viennent au fort une fois par semaine.  Il nous sert des biscuits et du café.  Nous sommes arrivés après diner.. et dévorons les biscuits comme si on étaient affamés. Malgré ça.. et 3 semaines j'ai perdu 20 livres (que j'avais définitivement en trop même si j'étais très musclée)  Un des indiens  qui est guide avec les géologues s'appelle  P S, et c'est marqué en grosses lettres sur sa valise. Après avoir monté nos tentes, quand la pluie recommence, nous rentrons dans le fort où l'odeur du pain nous fait rêver d'un bon repos. Paul Avoine vient de faire 15 pains pour les géologues et a aidé Jacques à en faire 4 pour nous. Nous soupons de la bonne soupe maison, du rôti de porc frais, des pommes de terre bouilles, du pain chaud, avec du beurre ( I paid 15 hundred dollars)  du gâteau et de la salade de fruits! Un vrais repas gastronomique pendant que nos familles et amis à Montréal pensent qu'on mange juste nos rations !

Après soupé nous bavardons des rivières du Québec, leur avenir, des indiens, de la vie à la campagne. Malheureusement R&moi nous nous disputons sur qui fait quoi. J&J s'en mêlent et ça devient très désagréable. Je suis très sur la défensive. Je vais me coucher vers 10:00 heures. Katy "is pissed off". Je me sens très seule et j'aimerais que quelqu'un me sert très fort. Je pense encore que je n'avais pas mauvais caractère et que j'avais raison, mais peut-être j'aurais pu faire autrement.. j'avais 21 ans.. j'en ai 61.. c'est différent.

14) Vendredi 1 août 1975
Départ : –
Arrivé : –
Distance :  –
Météo : nuageux - vents forts

Katy aide le cuisinier, Paul, à répondre à une lettre à sa blonde.. il a 72 ans (si je me souviens bien) il ne sait ni lire ni écrire, mais a été chef dans de grand restaurants .. humm je crois qu'un était le Château Frontenac.. pas certaine, en tout cas.. ça m'avait impressionné.

Jacques me réveille vers 9:30 pour me dire que je peux encore dormir 1/2 heure avant de faire le déjeuner. Une chance que je ne suis pas trop fatiguée., car je serais en beau maudit.

Je fais du vrais gruau que Paul me passe. Nous ajoutons de la cassonade et de la confiture en quantité car c'est le gouvernement qui paye. Ensuite commence la lessive. Tour à tours tous le monde lave son linge. (excepté les pantalons) je raccommode les pantalons de Jacques et ensuite les miennes. Richard commence à nettoyer les bonbons qui ont prit de l'eau. Je les finis de mon côté. Ce n'est vraiment pas géniale comme collation d'expédition. L'après midi je change les sacs en plastique du gruau, il y en avait un de percé. qui a prit un peu d'eau. C'était toujours des sacs de vidange.. petits blancs ou gros verts qu'on avait.. roulé pour fermer, puis replié sur sois puis fermé avec un élastique. j'avais 1 "sac au sec" mais c'était seulement  pour mon sac de couchage ,..  Un pâté au saumon et de la tarte aux pommes ou aux framboises, cuites ce matin, nous émerveille pendant que Paul pacte les 20 tartes pour les géologues. Stefan recou son imperméable. Je répare mon sac à dos. Nous allons en canot voir un cimetière d'indiens où J&J font une mise en scène pour le filme. J'ai vu le filme quelques mois plus tard, mais j'aurais bien aimé en avoir une copie.. ce n'était pas facile comme aujourd'hui.  Revenu du côté du Fort je rentre à pieds. J&J vont voir une montagne. R fait un tour pour y aller en solo mais abandonne. Le souper de ragout est très bon mais trop pour moi.

Tous le monde écrit des lettres qui devraient se rendre dans les 4 jours. Je n'suis pas certaine de l'adresse de PS.

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**La vie à huit. Faut que j'écrive qqch à ce sujet.. en me relisant 40 ans plus tard.. je remarque que je ne me souviens pas trop des chicanes.. pourtant je trouvait important le soir de les inscrire dans mon carnet. Quelque chose que je n'aurais pas en photo. Il me manque les merveilleux paysages, le ciel, les grandes espaces, chaque courbe de rivière qui apporte des surprise, le vent qui est avec ou contre nous, le chandail de laine de mon frère qui sèche et rapetisse sur moi de façon que le poignet se retrouve à mi-avant-bras, parfait pour avironner sans toujours le  mouiller, le bruit de l'eau sur les avirons, boire à même l'aviron trempée dans l'eau sans manquer un "beat",  les 3 feux de camps par jour oups.. je m'éloigne des chicanes.. mais j'y reviendrai, il y a surement beaucoup à dire.. quand on est loin de tout, que notre vie peut dépendre des agissement d'une autre personne.. Qu'on est avec 7 personnes qu'on ne connais pas "vraiment" ..

Faut dire que les chicanes comme je les lis.. duraient quelques minutes.. quelques commentaires, une rebuffade..

à suivre..

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15) Samedi 2 août 1975
Départ : 9:30 am
Arrivé : 7:45 pm  Caniapiskau
Distance :  38 miles / 60 km
Météo : nuageux -> beau

Richard se lève avant moi mais ne fait rien avant de déjeuner. Après avoir rangé le déjeuner, je commence à défaire le toit double et R sacre après moi que je ne devrais pas faire sa job. so je fais la vaisselle et aide Paul à déménager les boîtes de provisions que l'avion viendra chercher. Le départ se fait sous l'œil du caméra de Jim et ils tardent à nous rejoindre. Nous faisons quand même 17 miles avant midi. sans effort, la rivière est grandiose.  les 2 couples ont prit leurs snack mais arrêtent quand-même. le courant est fort et nous n'avons aucune difficulté à couvrir un bon millage. Surtout que nous avons quitté la Swampy pour la Caniapiskau. C'est presque irréel ces paysages.. et de passer la journée complète.. à avironner  avec un rythme constant.. pas juste avec les bras qu'on avironne.. avec le corps au complet.. les bras font parti de l'aviron.. l'aviron fait parti de nous.

16) Dimanche 3 août 1975
Départ : 9:15 am
Arrivé : 5:30 pm  après les chutes Limestone
Distance :  23 miles /
Météo :  beau-> pluie

Avec un déjeuner sans moustiques Nous ne sommes en effet plus sur la Swampy Bay River ! nous levons le camp de bonne heure et partons le vent dans l'dos. D'une colline que nous escaladons nous voyons venir les deux couples. Leur camping moins beau  que le notre, ils ont quand-même bien dormis. On était en fait 2 groupes de 2 canots réunis pour plus de sécurité.. et sans en parler on acceptaient bien que les deux couples s'éloignent un peu..  Ils étaient 1/2 heure en arrière. Le vent change souvent de direction dans les grosses méandres de la rivière mais nous l'avons souvent dans l'dos. Les couples s'arrêtaient pour un snack mais nous rejoignent au dîner en haut d'une bute juste avant les chutes Pyrite.  Eux fonctionnaient par consensus.. nous.. "follow the leader" mais bon.. JF a 15 ans de plus que moi.. il est président du plus gros club de canot de Montréal, je n'avais aucun problème à lui laisser être le chef.. même si j'aimais plus la façon de fonctionner et le "rythme" des deux couples.

Un trous de renard pic la curiosité de chacun tours à tour. Nous n'avons pas vu d'animaux durant nos 3 semaines..l'aviateur qu'on avait rencontré nous a dit qu'un troupeau de caribou nous suivaient de 100 km.. trop loin pour les attendre. Le portage de l'autre côté (gauche) est facile & court.  Il me reviendra d'autres précisions si je revois les cartes.. peut-être j'ajouterai d'autres commentaires..  Les chutes sont en réalité des cascades et Jacques ne les trouve pas fantastiques. Nous soupons le riz des couples, car celui de JF goûte le carton mouillé. Jean déteste camper sur du sable.  Moi ça ne me dérangeait pas, mais je crois que des années après ça avait quand même déteint sur moi.. et je préfère ne pas être sur du sable pour camper.  Par contre.. les dunes de sable m'émerveillent. Je n'avais aucune idée qu'il y avait d'aussi grande étendues de sable au québec. R est horrible toute la journée,  faut croire que qq fois ça durait plus que quelques minutes.. mais c'est vrais qu'après quelques jours il avait réalisé que cette expédition n'était pas sa place.. ça devait être dur pour lui... Jacques nous parle du cerf-volant. là.. je ne me souviens pas du tout de quel cerf-volant il parlait.  Tout mon linge est trempé. Je ne suis pas fatigué et je suis de bonne humeur. Jacques avait l'aire perdu.

17) Lundi 4 août 1975
Départ : 10:00 am
Arrivé : 8:45 pm
Distance :  Je pensais regarder les distances que je n'avais pas noté en revenant.. 40 ans plus tard.. ce n'est pas fait..
Météo : pluie->soleil

J'ai commencé (2015-05-07) à faire une collection PINTEREST de photos qui sont déjà sur internet et qui ressemblent à mes souvenirs.

Photo : , je viens d'apprendre à épingler des photos venant du web.. ça va bien aller!

Consultez le profil de Mary-Lou sur Pinterest. 

La rivière a beaucoup baissé depuis 1975 car entre 1976 et 1983 une grande partie du bassin versant de la rivière a été détournée vers la Baie James .. ( voir sur Wikipédia ..Réservoir Caniapiscau)

Nous nous rendons aisément au portage du Gorge Manitou, La photo ci-haut n'est pas de moi, mais ça donne une idée. Quoi que l'eau devait être plus haute. Je ne sais pas si c'est dans ce portage, mais il y avait UNE photo que je regrette ne pas avoir pu prendre.. C'est un sentier de mousse ORANGE .. dans un éclaircie de mousse blanche..  juste avant il y a des vagues folles et en 1 minute R rattrape une fois son chapeau et tiens 3 fois les plats-bords. Je n'en crois pas mes yeux! Il doit être fou! Il dit qu'il a perdu l'équilibre et que j'en ferais autant. Je fais des appuies de toutes sortes chaque fois qu'il se tient au plat-bord. Nous ne prenons même pas d'eau et il dit qu'il veut me tuer! Il vas y réussir. Je suis découragée  évidement ça veut dire que j'ai peur.. et je dis à Jacques que je ne veux plus faire de canot avec R. Il dit qu'on verra après le portage. Bon, le portage est long mais bien tracé. Je le fais avec J&J et nous finissons les 1er et avons le temps d'aller voir les Gorges. Les 2 couples dînent au bout avant d'aller chercher la 1/2 de leur stuff à 1/4 en arrière. R arrive quand le dîner est prêt. Je l'ai aidé 1/4 du chemin avec le canot. Un autre rapide où R et moi prenons les moins d'eau mais nous nous engueulons le plus. Nous nous arrêtons voir une grosse tente vide. Probablement des pêcheurs de Fort Chimo. R n'arrête pas de parler de prendre l'avion du samedi.  En fait.. il a probablement eu peur lui aussi.. la rivière est large..le courant rapide.

Les 2 couples campent avant nous car Jim veut rejoindre la Koksoak pour du Saumon. Les endroits de camping sont rares. et petits Nous nous arrêtons à un camp abandonné, sale, mais avec beaucoup de bois et de moustiques. Dans les camps sans toit ni planchers nous installons nos tentes. Je ne mets pas le toit double. R dit qu'il ne pleuvra pas. ( ha! ha!)  J'ajoute un déjeuner  vu qu'on commence à voir qu'on va finir dans le temps prévu. aux crêpes de Jacques et tout l'monde en est bien content. Je mange peux car j'ai un gros mal de block depuis midi.

18) Mardi 5 août 1975
Départ : —
Arrivé : —
Distance :   —
Météo : pluie fort

La pluie commence vers 5:30 am. et nous pensons qu'il va arrêter, mais non. J&J se lèvent et construisent un abri sur une des cabanes. Quand ils nous réveillent vers 11 heures le feu est déjà chaud.  Je prépare un gros déjeuner mais ne mange pas beaucoup. Les couples arrivent vers 12:15. Il pleut toujours et j'ai mal à la gorge et aux oreilles. Nous dînons des sandwiches et du gâteau. oui, du gâteau.. un mélange qui a juste besoin d'eau et est cuit dans notre four réflecteur. Je n'ai pas faim. Nous décidons de ne pas faire de millage aujourd'hui.  8 au tours du feu, c'est trop alors nous nous réchauffons tour à tour. Nous n'avons rien d'autre à faire qu'attendre. J&J (avec un coup d'main de tous) installent le reste du toit. Le souper vient vite. Je vais me coucher tout de suite après (9:30). Les autres attendent le dessert.

La nuit je me réveil en "rêvant" que j'attends l'autobus pour la journée d'hiver!?. R aussi se réveille et me dit qu'il est en train de geler. Je ne le crois pas vraiment Je n'ai absolument aucune envie de le réchauffer et quand il me demande si on peut zipper nos sacs ensembles je lui dit qu'il n'a qu'à s'habiller dans son sac. Mais il n'en fait rien. Je crois que dans une conversation au sujet d'expérience de plein-air je lui avait raconter mes 5 jours de Camping d'hiver.. justement en janvier 1975. Nous étions 1 gars, 2 filles et le guide. Je dormais dans la tente avec Norma, et JP et le Guide. Il fait VRAIMENT froid. genre. -38° F.. presque la même chose que °C car à -40 c'est pareil. Nous avons des sacs de couchages d'hiver, mais emprunté du YMCA. Je viens de trouver une position dans laquelle je crois que je pourrai m'endormir.. j'ai froid mais je ne grelotte pas. N dit et redit` au guide qu'elle a froid. Le guide répond avec une voix faible, on voit que lui aussi a froid.. il dit.. il ME dit.. Mary-Lou.. tu sais quoi faire. Là N est pleine d'espoir. Elle parle comme si elle pensait que je savais où était l'intérupteur du chauffage.. mais non.. mais je le sais.. et on zip nos sacs ensemble. On n'a même pas à s'enlacer pour qu'elle retrouve de la chaleur.. et réussi à s'endormir. moi aussi ça va. On n'était pas vraiment des "amies" avant, mais après vraiment.. elle n'arrêtait pas de me remercier encore et encore et de dire à tous l'monde que je lui avait sauvée la vie. C'était une fille qui ne faisait pas de sports d'hiver.. et même l'été elle n'avait jamais campé.

19) Mercredi 6 août 1975
Départ : 10:00 am
Arrivé : 6:30 pm
Distance :  42 miles / 67 km oui oui.. 67 km
Météo : nuageux -> beau

Il fait un peu plus chaud ce matin et je prépare le déjeuner à l'aise sous le toit de la cuisine. R tarde beaucoup à se lever et se plaint qu'il n'a le temps de rien faire. Avec un courant fort et le vent dans l'dos nous faisons 20 miles  avant le lunch, qui est sur des roches presque à l'abris du vent qui est très froid. Une expérience que sur le coup j'avais trouvée assez bizarre mais finalement s'explique bien: Nous descendons la rivière.. c'est large, les berges sont en pente douce, rien de spéciale.. Je suis en arrière.. donc c'est moi qui guide le canot. Il y a une île devant nous, je décide de passer à droite. Tout d'un coup.. je sens le canot poussé vers l'île.. je corrige, corrige.. finalement je dois faire un bac, avec le devant du canot pointant presque la berge ! Ça dure peut-être 20 secondes.. et la force qui nous poussait vers l'île disparait. On reprend notre route. C'est quelques années plus tard que j'ai appris ce que c'était. Il parait que dans cette région, il y a beaucoup de rivières sous terraines, c'est même ça qui aide à former les îles, plus nombreuses qu'ailleurs. et bien c'est le courant d'une de ces rivières sous terraines qui arrivait juste assez à la surface pour tourner le canot, mais pas assez pour faire des remous sur ce qu'on voit de la rivière. Nous aurions pu nous rendre à Chimo aujourd'hui mais tous l'monde est d'accord pour passer une autre nuit "loin" de la civilisation. Il est assez difficile de trouver un endroit convenables pour camper. C'est de la roche ou de la brousse partout, mais quand finalement on en voit un qui est bien, ça valait la peine d'attendre. Le soleil sort pour se coucher et nous avons le temps de souper agréablement sur les roches avant que la marée (qui monte depuis 5 heures) n'éteigne notre feu de camp. c'est une expérience assez spéciale de voir la marée monter et éteindre notre feu. La pente est assez abrupte et donc on voit bien la marée "monter" et pas seulement avancer. j'ai encore bien en mémoire cette scène.  Les canots à l'endroit , avec l'équipement dedans, sont perchés haut; nous espérons assez haut. Jacques a lavé le sien pour qu'il soit beau quand il essayera de le vendre. Il fait froid dans la tente et R a rentré 1000 moustiques avec lui sur sa chemise. Il a dû ressortir emprunter du Raid de Jean pour les tuer. Nous voyons les lumières rouges de l'aéroport de Fort Chimo. C'est bon de passer une nuit proche de Chimo, on aura le temps de réaliser que notre voyage est fini. Je me rappel qu'à ce moment.. je me demandais combien de temps j'aurais aimé que le voyage continue.. que je resterais bien encore.. quelques jours? non.. toute une vie!  de grands projets.. Je voulais faire mon cours de pourvoyeur ou je ne sais quoi pour devenir guide.. *rire* mais non.. finalement ce n'était pas dans mon avenir. Par contre.. ça m'a beaucoup changé.. en septembre quand je m'étais retrouvé aux Pré-Olympiques en escrime.. même si j'avais d'excellents résultats.. c'était des combats "irréels". pourquoi se battre? en expédition de canot.. il y a une sortie c'est en avant.. il n'y a pas de question de chercher à trouver de la motivation.. vouloir vivre EST la motivation. (peut-être j'en parlerai plus de l'opposition sports / plein-air... à voir ..)

20) Jeudi 7 août 1975
Départ : 10:00 am
Arrivé : 1:30 pm  Fort Chimo & 10:30 pm
Distance :  6  + 12 miles
Météo : beau -> pluie

La journée commence en beauté. Le soleil est magnifique. Nous arrivons à Fort Chimo pour le lunch, que nous sautons. Nous allons à l'aéroport où on nous dit qu'il y a de la place tous les jours. Nous trouvons l'hôtel mais pas question d'y arrêter c'est 15$ le lit. Pour moi c'était beaucoup en 1975. Je venais de terminer le CEGEP.. j'habitais seule en appartement à Montréal, j'avais un emploi prévu en septembre, mais j'avais dépensé mes derniers sous pour cette expédition, ce n'était pas tellement, mais pour moi oui. (tiens.. j'y pense.. je vais mettre un résumé des finances à la fin.) J'avais demandé à mon frère s'il pouvait me "backer" pour quelque temps si jamais il arrive qqch en septembre et que je n'ai pas l'emploi prévu. (merci Albi d'avoir dit oui ) Bref, je ne voulais pas dépenser. Les magasins La Baie et le Co-op des esquimaux ne sont pas impressionnants. R est très déçu, il pensait trouver des rues pavés et une buandrette. Nous descendons avec la marré jusqu'au Vieux Fort Chimo. C'est maintenant une ferme pour l'élevage des bœufs Musqué. Nous visitons la ferme avec le vétérinaire qui nous donne des détails sur les bœufs musqués.

Nous soupons près de l'église abandonné. Il pleut.  Les 2 couples  partent avant nous quand nous les rejoignons ils sont en train de retourner au vieux camp. Ils trouvent que les vagues sont trop fortes. Nous nous traversons avant l'île et ça se passe assez bien malgré qu'à cause de la noirceur nous perdons de vue J&J. Il y avait un petit rapide qu'on avait descendu sur le bord de la rivière en allant au Vieux Fort Chimo. On aurait pu passer à côté, mais ça nous tentait. Ce qui était spéciale, c'est qu'en remontant vers le Fort Chimo avec la marée montante.. on a fait les mêmes rapides dans l'autre direction!!   À la plage il y a autant de mouches noires que de pluie. J&J veulent coucher à l'hôtel. donc ils y vont. R & moi les suivons mais j'explique à l'employé que R& moi ne voulons pas payer. C'est bien OK. Nous dormons sur des lits superposés. La douche fait du bien et nous verrons le propriétaire demain.

21) Vendredi 8 août 1975 c'était l'anniversaire de ma mère.. je ne sais pas si j'y avais pensée..j'espère que oui
Départ : 1:30 am
Arrivé : 4:00 pm  MONTRÉAL .
Distance :  —
Météo :

Dans la chambre qui est chaude on se dépêche pour sortir. J'étouffe que c'est fermée. Le déjeuner de toast et café à 1,50$ est maigre. J&J payent 30,00 $ et sont surpris ainsi que R, que le proprio nous laisse passer sans payer. Il le proprio me demande de lui envoyer des "slides". J'essaye de vendre mon canot, mais ça ne marche pas. ils n'ont pas grande utilité pour de "petits" canots de 16' en fibre de verre. Nous amenons nos sacs à l'aéroport et nos canots à La Baie. La compagnie La Baie d'Hudso ont beaucoup de ravitaillement qui vient par bateau qui fait tout le tours du Labrador. c'est donc par là que mon canot va revenir.. et c'est en octobre que je fini par l'avoir.  S&K et J&L arrivent et font de même. Il pleut fort. Nous devons descendre à l'aéroport à pieds, peut-être 1,5 miles.. ou un peu moins.. Je me fais complètement tremper et j'ai plus rien de sec. Je mange des snacks que Stefan me donne. Les autres ont diné au co-op. pendant que nous attendons l'avion, Jim va aux toilette des hommes et en ressort avec un énorme sourire. en riant on lui demande ce qu'il y a .. il dit " I washed my socks with HOT water, my feet are still wet, but with HOT water!"  *rire*

Nous prenons l'avion de 1:00 à 1: 30. Nous y rencontrons un journaliste du PS qui est allé faire un reportage de 5 jours sur l'île de Baffin. ainsi qu'un groupe de 9 alpinistes français qui sont allés 25 jours sur l'île de Baffin. Hé oui, il y en a toujours qui font de plus grosses expéditions/aventures que nous.. Nous comparons nous voyages-horaires, nourritures, températures, photos prises, journal tenu. La compagnie d'aviation n'avait pas assez de repas pour autant de mondes.. c'est les plus affamés qui reçoivent les repas.. les autres.. nous échangeons nos sacs de "granola" .. presque pareil, c'est quand même bon de goutter à une petite différence, autant pour eux que pour nous. Nous arrivons à Montréal vers 4:00. Un ami de Stéfan nous attend ainsi qu'un gars du Sunday Express. Tous excepté Richard allons au bureau du Journal être interviewé pour l'article qui paraitra dans le journal après demain.

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Mes souvenirs sont plus vagues, ce n'est pas mes aventures
 mais  aussi bien l'écrire avant que je n'oublie complètement les détails.

En 1974 il y aurait eu une expédition de 8 femmes qui auraient fait environs le même trajet que nous.. ils étaient partis 3 semaine mais on terminé en 19 jours.. Je ne comprenais pas pourquoi quelqu'un ferait une expédition plus vite que prévu.. c'est des vacances.. mais rendus là.. *rire* j'ai compris.. les    m o u s t i q u e s !!

En 1975, donc la même année que nous, le même parcours..  il y a eu 2 morts..

le jeudi 31 juillet sur le Lac Lemoyne : le pilote d'un hydravion nous dit qu'il a fait le tours en haut de nous quelques fois s'assurer que c'était bien nous car il y a 2 groupes qui nous suivent de 2-3 jours..  un de 1 canot et un de 2 canots.. moi je me dis que ça doit être 1 groupe avec de la distance entre le 1er et le 2e canot.

le vendredi  1 août au Fort McKenzie : Paul, le cuisinier, nous dit qu'il a su des géologues pour qui il fait à manger, que l'expédition de 2 canots a des problèmes.

le vendredi 8 août  au Fort Chimo on apprend qu'il y a un mort dans l'expédition de 2 canots. Ils avaient perdu un canot et 2 ceintures de sauvetage  en faisant une cordelle. Avaient fait un bout à 4 dans le canot qui restaient. Avaient trouvé un canot.. percé.. que les 2 qui avaient perdu leur canot avaient prit mais ça a mal fini, et ils n'avaient pas de ceinture.

mi-août à Montréal on a su que l'expédition d'un canot avait des problèmes, ils n'ont pas fini à la date prévue.

septembre à Montréal l'expédition d'un canot avait un mort. C'était un petit couple.. et un petit chien! parti presque en "amoureux". . l'homme aurait tenté de descendre des rapides en solo avec les bagages pour éviter un portage..  parfois ça se fait mieux en solo, le canot plus léger prend moins dans les vagues.. mais avec les bagages.. ouff..  il se serait noyé et le canot et l'équipement était perdu. La femme  laissait des messages écrits avec du rouge à lèvre!?? et les secours ont suivi ses traces, et ceux du chien (je crois plus de 100 km?? ) jusqu'en face du Fort McKenzie. Elle aurait probablement essayé de traverser le Lac Lemoyne en nageant.  c'est un lac en long.. avec le courant de la Caniapiscau qui rentre à un bout, et qui sort à l'autre bout..

octobre à Montréal Les recherches sont abandonnées pour le couple Baril. tiens.. je me souviens encore de leur noms..